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Merci pour cet article mais il me laisse sur ma faim. Vous expliquez que la croissance verte, dans le sens du rythme nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques, est un mythe au vu des 50 dernières années et des premières tentatives de décarbonation. En effet les preuves empiriques, donc basées sur le passé, montrent que jusqu'à maintenant le découplage ne se fait pas à un rythme suffisant. Mais en quoi cela est-il une preuve que ce rythme ne sera pas atteint dans le futur? Quels sont donc les contraintes limitant le rythme de découplage?

Je suis d'accord pour dire que ces preuves empiriques montrent qu'il nous faut redoubler d'efforts, mais j'ai encore du mal à comprendre en quoi ce sont des preuves de l'impossibilité d'atteindre un rythme suffisant.

Soyons clair, je parle ici de découplage PIB et CO2. L'énergie propre n'existant pas, les énergies renouvelables ont un impact sur la pollution locale notamment à cause des mines pour les matériaux nécessaires. Cependant ce dont nous parlons est d'une neutralité carbone, et non d'une neutralité d'impact environnemental. Il faudrait en premier lieu souligner de quoi parle votre article, de quel découplage.

Un exemple pour exprimer ma pensée: au cours des 10 dernières années le prix des panneaux solaires a en effet été divisé par 5. Aujourd'hui le coût de cette technologie, ainsi que des éoliennes, devient compétitif avec les centrales charbon et gaz. Cela ne compte pas le besoin de stockage, mais finalement avec le bon prix carbone on peut tout à fait envisager que le charbon et le gaz soit plus élevé que du solaire + batterie. Il y a donc des chances non négligeables que les 10 dernières années ne soient pas représentatives des 10 prochaines années, car les technologies peu carbonées que sont le solaire et l'éolien vont potentiellement entamer un nouveau rythme dans leur déploiement du à leur rentabilité économique.

De plus votre article ne parle pas des études faites sur la modélisation de la transition sur les 30 prochaines années à venir, et notamment sur le coût et les contraintes d'atteindre la neutralité carbone. Ces études sont faites par un large panel d'acteurs, comme McKinsey ou encore Negawatt. Je crois comprendre que ces deux dernières organisations estiment que la transition peut être obtenue sans décroissance, qui plus est à un coût faible voir nul et un taux d'emploi aussi élevé. Ces études ont bien entendu leurs limites, mais elles me semblent pertinentes pour comprendre les contraintes que peut avoir le découplage. Se baser uniquement sur la tendance passé ne me parait pas suffisant.

Je serais ravi d'avoir votre avis sur cela.

Merci et cordialement,

Ronan Bernard

Sources:

Chute du coût du solaire: https://rameznaam.com/2020/05/14/solars-future-is-insanely-cheap-2020/

McKinsey: https://www.mckinsey.com/business-functions/sustainability/our-insights/how-the-european-union-could-achieve-net-zero-emissions-at-net-zero-cost

Negawatt: https://negawatt.org/Scenario-negaWatt-2017-2050

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Donc au final votre article ne prouve rien.

Puisque vous doutez de la capacité d'innovation de l'être humain (c'est pas faute de l'avoir prouvé depuis qu'un humain a frotté 2 cailloux pour faire du feu) il faut nécessairement décroître (avec toutes les conséquences désastreuses sur les populations les moins aisées)

L'exemple covid 2020 n'aura pas suffit :-5% de croissance rebascule 130 millions de personnes dans la pauvreté.

Alors forcément du point de vue d'un riche européen c'est facile de concevoir que l'on pourra faire avec moins de vêtements à s'acheter ou moins de restaurants le week end. Mais pour certaines populations c'est la différence entre manger ou ne pas manger qui se joue

Donc au final on a le choix entre :

1)decroitre et rebasculer une partie de l'humanite (grande en plus) dans la misère pour que les petits européens qui vivent dans leur confort s'achètent une bonne conscience

2)Mettre des moyens humains et financiers pour favoriser l'innovation et trouver des solutions qui permettent de tenir l'objectif sans sacrifier une partie de la population (c'est à dire les mêmes populations qui n'ont pas eu le droit aux livraisons de vaccins que les pays riches se sont honteusement accaparées)

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"l’idée d’un « génie humain » capable de réaliser ce qui a été impossible jusqu’à présent". Par définition avant que qqch marche ... ça ne marche pas. Et donc avant l'invention, c'était impossible. Vous enfoncez une porte ouverte mais cela vous permet de caser le mot qui fait peur "impossible". Mettriez vous votre main à couper que l'électricité à partir de fusion nucléaire soit impossible ? Si il est bête d'avoir une croyance aveugle dans la technologie, il est tout aussi bête d'avoir une croyance aveugle dans l'impossibilité de nouvelles révolutions technologiques. Ne seriez vous pas l'homme de 1800 qui par son imagination limitée ne peut entrevoir les immenses bouleversements du siècle devant lui (électricité, médecine, moteur à combustion, turbine, téléphone, ampoule, etc.). Je me permets de donner un conseil de lecture : Steven Pinker, Le triomphe des lumières et le site https://ourworldindata.org/

Le soucis c'est qu'une trop forte décroissance pourrait nous faire passer à côté d'une nouvelle révolution ...

Puis il existe déjà tout un tas de techno bien connus qui change la donne mais qui doivent être perfectionnées (nucléaire SMR, éolien, PV, batterie, électrolyseur, OGM, etc.).

Cordialement

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